Début de la campagne électorale pour les prochaines élections municipales et régionales du 13 octobre prochain en Côte d’Ivoire. Le coup d’envoi a été donné vendredi 28 septembre.
1. Le corps électoral
Selon les chiffres de la Commission électorale de côte d’ivoire, 6 595 790 électeurs ( 3 357 633 Hommes et 3 2380157 Femmes) répartis sur 10 599 Lieux de Vote (LV) soit 20 504 Bureaux (BV) prendront part à l‘élection du 13 octobre.
2. Les candidats et les forces en présence
Quelque 22.000 candidats seront en lice lors de ces élections municipales et régionales. On compte 88 listes aux régionales et 684 listes aux municipales. Le scrutin doit aboutir à l‘élection de 197 maires et 31 présidents de conseils régionaux.
La coalition au pouvoir derrière le président Alassane Ouattara, le Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP), a explosé en raison des multiples ambitions présidentielles. Le PDCI a refusé de se maintenir dans le RHDP, estimant que le Rassemblement des républicains (RDR), le parti de Ouattara, tentait en fait de l’assimiler pour pouvoir présenter son candidat à la présidentielle.
Conséquence, les deux partis vont s’affronter dans de multiples municipalités. Il y a également 389 listes indépendantes, parmi lesquelles les “hommes de (Guillaume) Soro”, l’ancien chef de la rébellion et président de l’Assemblée nationale.
Après s‘être enfermé dans une logique de boycottage de la plupart des scrutins depuis l‘élection de Ouattara à la présidence, le Front populaire ivoirien (FPI), fondé par l’ancien président Laurent Gbagbo, présente aussi des candidats.
3. Le contexte
Ce scrutin intervient dans un contexte politique marqué par un désaccord sur la question de l’alternance en 2020, entre les alliés de la coalition au pouvoir, réunis au sein du Rassemblement des Houphouetistes pour la Démocratie et la Paix (RHDP), fait qui a poussé le Parti Démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), qui faisait partie de cette coalition, lors de toutes les élections depuis 2010, à se retirer définitivement.
4. Les enjeux
C’est une élection à multiples enjeux. Pour le président ivoirien Alassane Ouattara, un mauvais score aux législatives pourrait l’empêcher d’agir et d’appliquer le programme pour lequel il a été élu en 2015.
Pour son ancien allié, Henri konan Bédié, président du PDCI, l’enjeu est encore plus important, puisqu’il s’agit à la fois, avec des candidats estampillés PDCI-RDA, de contrecarrer l’action des membres du PDCI dissidents qui ont rejoint le RHDP-Parti unifié et surtout de mettre fin à l’hégémonie du RDR. Ces élections locales et régionales sont aussi un test pour les partis politiques de mesurer véritablement leur influence deux ans avant la présidentielle de 2020.